Duris of Samos

Here is a post on a new conference on the fragmentary author Duris of Samos, which will be held in Paris in late 2010:

Douris de Samos (env. 340 – 280), polygraphe, auteur d’ouvrages relevant de la critique littéraire, de l’histoire de l’art, sans doute de la musicologie, et surtout de livres historiques. Il reste 96 fragments de l’œuvre de Douris, essentiellement tirés de ses textes historiographiques. Le naufrage presque total de l’œuvre de Douris a longtemps obscurci la place qu’il a occupée dans la tradition historiographique: mais les jugements opposés qu’il a suscités laissent à penser qu’il était non seulement lu et commenté à l’époque d’Auguste, mais qu’il a influencé l’historiographie issue des traditions hellénistiques. La perception de la personnalité de Douris dans l’histoire littéraire et dans l’encyclopédisme antique est l’un des angles d’approche qui doivent être retenus dans cette journée d’étude.

Il est vu, à partir d’un jugement de Plutarque, comme le représentant de l’«histoire tragique», adepte, contre Théopompe et Éphore, de la mimesis comme principe fondamental de l’esthétique historiographique. C’est aussi un des points que cette journée d’étude aimerait examiner particulièrement: dans quelle mesure, d’après les témoignages et les fragments de Douris, transpose-t-il dans l’historiographie la notion aristotélicienne de mimesis dramatique? Qu’est-ce exactement que la zographia à laquelle Douris avait consacré un traité? Le débat plus général de la nature de l’historiographie hellénistique est en jeu dans cette question. La question de l’utilisation de Douris par Diodore de Sicile mérite également d’être reprise: l’autre grande autorité pour cette section est Timée de Tauroménion, et le poids respectifs des deux historiens est l’objet de divergences. La mise en évidence de traits stylistiques propres à Douris pourrait permettre de réexaminer la question. Son autorité d’historien, ses intérêts ethnographiques doivent être pris en compte. Enfin, il peut être utile de reprendre le dossier de la présence de notices de Douris chez Tite-Live, du regard critique que porte l’historien augustéen sur l’historien hellénistique ; plus généralement, à partir de l’étude du cas de Douris, le tribut de l’historiographie augustéenne à l’égard de l’histoire non-annalistique et des auteurs hellénistiques en particulier peut être mieux mis en évidence.

Depuis la publication de ses fragments par Hulleman en 1841, Douris a fait l’objet de plusieurs études. Cependant, il nous semble que certains aspects de l’œuvre, mais aussi son contexte, et plus largement les enjeux historiques, historiographiques et esthétiques dont elle témoigne mériteraient d’être de nouveau examinés.

Université Paris X-Nanterre / ENS Ulm

Contacts:
Mathilde Simon-Mahé
Valérie Naas
(Paris IV- Sorbonne)

Date de la manifestation : début nov. 2010

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